La COP 21, cette grande conférence de l’ONU sur le climat, est finie. Une coquille vide ? La montagne qui accouche d’une souris ? Une prosaïque proclamation de bonnes intentions ? On peut le craindre car celle-ci n’engage pas ou très peu les signataires et ne vise qu’à réduire le réchauffement climatique à 1.5 degrés à terme. « Jamais contente » diront certains.
Notre planète est en grand danger : Nous utilisons deux fois plus de ressources que la Terre ne peut produire. Il est constaté une baisse des écosystèmes tropicaux de 60% en 40 ans, 13 millions d’hectares de forêts décimés entre 2000 et 2010, les eaux usées rejetées par l’agriculture intensive et l’industrie dans les fleuves, les lacs et les rivières qui polluent les océans, l’assèchement des lacs et des rivières libère plus de gaz à effet de serre dans l’air et compromet l’accès à l’eau pour les populations. Chaque décennie, le réchauffement de la planète diminue de 2 % la quantité de nourriture que nous produisons dans le monde entier.
La COP21, le pouvoir des mots…
Les grands de ce monde se sont penchés au chevet de notre belle planète bleue. Est-ce suffisant ? Comment avoir un accord entre 195 pays ? L’exercice était irréaliste et/ou utopique, car les intérêts des pays en voie de développement et les pays développés sont différents, voire aux antipodes. En conséquence, l’accord ne pouvait porter que sur le plus petit dénominateur commun, c’est-à-dire « si peu ».
Dans la déclaration américaine, les Shall (doivent) ont laissé la place aux Should (devraient), les will aux would car selon John Kerry, dans le cas contraire, le texte aurait dû passer devant le Sénat dont les membres plutôt climatosceptiques auraient alors retoqué le texte. La Chine selon ABC, a fait largement pression pour que les autres nations valident l’utilisation du « should » à la dernière minute. Ce petit changement de temps implique qu’il n’y aura aucune contrainte, alors qu’avant l’ouverture de la COP21, depuis Malte, le président Hollande avait affirmé « L’accord sera juridiquement contraignant ».
Zéro carbone d’ici 2050 ! Une autre source d’inquiétude de l’accord est qu’ il n’y a aucun objectif chiffré de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Il faudra attendre 2025. Bien trop tard, selon les climatologues, si l’ont veut endiguer un réchauffement porteur de graves perturbations climatiques.
Les pays signataires promettent de revoir leurs engagements tous les cinq ans après un premier inventaire en 2023. « Ce sera trop tard pour atteindre les 1,5°C», rappellent des scientifiques et la Fondation Nicolas Hulot.
De plus, la date finale d’utilisation du pétrole n’est pas fixée, tout est dans le flou.
«Les océans sont oubliés dans le projet d’accord de Paris» , confirme Vincent Laudet, directeur de l’Observatoire océanologique de Banyuls-sur-Mer (université Pierre et Marie Curie, CNRS)
Les océans, deuxième poumon de la Terre absorbent environ un quart des émissions annuelles de dioxyde de carbone, ne font pas l’objet du même intérêt que les forêts..
Quid des 100 milliards de dollars promis aux pays en voie de développement à partir de 2020 ? Rien de précis sur le mécanisme financier.
« Le problème n’est pas résolu grâce à l’accord de Paris, mais ce dernier établit le cadre durable dont le monde a besoin pour résoudre la crise climatique », a déclaré Barack Obama depuis la Maison-Blanche. Je reste sceptique sur la volonté des politiques à agir. Voyez vous même ce formidable symbole : il a parcouru 680 kilomètres en péniches et camion, âgé de 23 ans.. Voici le sapin de Noël de l’Elysée !
La nature nous offre des moyens de la sauver
A l’occasion de la COP21, le comité français de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) appelle à privilégier ces « solutions naturelles » que Geo a répertorié.
- Les mangroves
J’aime beaucoup les mangroves, même si l’ambiance qu’elles offrent est un tantinet inquiétante. Nouvelle-Calédonie, Guyane, Antilles…pour les mangroves françaises. Elles absorbent deux à trois fois plus de carbone que les milieux forestiers et abritent une importante biodiversité.
- Les dunes naturelles
Elles sont moins chères et tout aussi efficaces que les digues en béton et surtout beaucoup plus belles. Les dunes végétalisées permettent d’amortir l’énergie des vagues, de réduire l’érosion des plages et de protéger les zones basses de la submersion.
- Toits végétalisés et parcs urbains
C’est absolument magnifique. J’ai végétalisé le toit d’une petite maison de jardin avec des sedum, j’adore. Mon objectif était esthétique parce que la toiture n’est pas jolie.
Cependant les avantages écologiques de ce type de toiture sont multiples : Le matériel urbain emmagasine la chaleur en été, d’où la nécessité de réintroduire la nature en ville car les végétaux permettent de réguler le taux de poussières, réduisent les risques d’inondations, maintiennent la fraîcheur dans les maisons, diminuent les nuisances sonores.
L’accord de la COP21 ? Et maintenant ?
« L’accord de Paris ne sauvera pas le climat, mais il nous donne un cap, confirme le sociologue Stefan Aykut. Et le chemin qui reste à parcourir est immense. »
Comme plus de 660 000 personnes, j’ai signé le Osons de Nicolas Hulot afin de faire pression sur les politiques. Je crois beaucoup aux changements de comportements de chacun de nous, nos petites actions conjuguées permettront d’avancer. Ce sont les consommateurs que nous sommes qui vont faire bouger les entreprises et les producteurs. J’espère également beaucoup de Nicolas Hulot, Léonardo di Caprio, Bill Gates et tant d’autres qui travaillent à de très grandes réalisations.
J’ai confiance : nous léguerons la Planète en bon état aux générations futures.
Êtes-vous prêt à changer vos habitudes pour protéger la planète et apporter votre pierre à l’édifice ?
Lire l’accord ? ICI – En savoir plus sur Les solutions de la nature face aux changements climatiques