Jour de St Valentin, fête des amoureux
Je vais être à contre-courant en affirmant que l’amour parfait n’existe pas ! Gober cette chimère expose à de sérieuses désillusions. La première – et pas la moindre – est de ne jamais rencontrer l’âme-sœur parce que nous attendons le/la partenaire parfaite qui en plus de la beauté, l’argent, la santé, possède la sagesse d’un(e) philosophe, la sensibilité d’un(e) artiste, l’intelligence, l’érudition, les qualités et vertus d’un(e) saint(e), qui doit nous aimer inconditionnellement.
La deuxième est qu’ayant peut- être composé avec un être presque-parfait en cheminant avec forces concessions, celui-ci ne serait qu’un « attendant mieux», nous soyons toujours à sa recherche sans vivre l’instant présent, sinon à courir après ce mirage.
Le pire étant qu’après avoir déniché une pseudo-perle-rare, hybride de Rodrigue/Roméo/Brad/Kennedy ou Marilyn/Angelina/Pénélope/Brigitte, découvrant ses faiblesses après quelques temps de vie commune – ce qui est inévitable – nous serons déçus, frustrés, anéantis.
Les romans, les films, les opéras, les chansons nous montrent cette belle facette de l’amour parfait. Or, nous sommes délicieusement imparfaits, soyons réalistes : nous devons composer avec cela. Il arrive toujours un moment dans la vie d’un couple où l’un et/ou l’autre se trouve confronté à l’imperfection de son/sa compagnon (e) de vie.
Cela pourrait se comparer au choc de l’enfant qui découvre que ses dieux archaïques – ses parents – ne sont pas parfaits.
Cette révélation peut entrainer une crise de confiance – je me suis trompé ? il/elle n’est pas celui/celle que je croyais !- voire signer la fin de la relation ou marquer le début d’un véritable amour.
Admettre et accepter que son amoureux n’est pas parfait.
Cette approbation n’étant nullement un droit à la médiocrité, au compromis, au contraire ! Elle nous réserve des lendemains qui chantent et dansent.
Dans les films d’amour – j’aime les films girly – les amoureux se disputent, se déchirent – voyez Mr et Mrs Smith – et au bout du compte, ils se réconcilient, s’embrassent et filent le parfait amour pour des siècles et des siècles. Dans une relation, nous recherchons l’harmonie sans nuage.
Or, il s’avère que les conflits dans un couple sont salutaires et selon le psychologue John Gottman (1) sont capitaux pour une réussite à long terme prévisible.
Il a mis en évidence un ratio de cinq sur un entre évènements positifs et négatifs, c’est-à-dire qu’à chaque reproche, colère ou autres doit correspondre cinq moments ou circonstances positives : gestes tendres, compliments, fou rire.. L’amour vrai ne se fonde pas que sur des rivières de diamants mais sur les manifestations de tous les jours.
Peter Fraenckel (2) recommande la pratique des «situations de plaisir P » qui doivent durer au moins soixante secondes !( 2bis) Un mail drôle, un SMS énamouré, un baiser..
Laissons aller notre imagination.. Une idée pour durer et se prémunir des périodes de vaches maigres ? Se constituer un compte épargne P lorsque tout va bien afin d’en goûter les intérêts pour franchir une étape plus difficile.
Les couples sans heurts sont suspects : si on se base sur le principe que personne n’est parfait, il est improbable qu’il n’y ait aucune friction. Sauf, si le couple fuit les explications, la confrontation ou s’il y a un autoritarisme tel que l’autre est soumis. Cependant, si les conflits sont nécessaires autant qu’inévitables.
Les tue-l’amour inexcusables
L’hostilité, l’insulte, le mépris, la violence. Entre reprocher à votre amoureux d’être sale et pas soigneux parce qu’il laisse trainer ses chaussettes, il y a un monde avec lui faire remarquer que ce comportement vous met en colère et rechercher une solution mutuelle. (Dans ce cas, c’est un comportement qui est pointé, pas la personne)
Autre indubitable tue-l’amour : les reproches en public. Le linge sale ainsi lavé agresse celui qui reçoit le reproche en public – ainsi que ceux qui en sont témoins. Le couple a besoin de respect et de courtoisie.
Dans la Genèse – Chapitre 2-8, Dieu dit après avoir créé Adam :
« Il n’est pas bien pour le glébeux d’être seul ! Je ferai pour lui une aide contre lui » (3). Pourquoi Dieu aurait-il fait cela ? Pour nous faire grandir mutuellement, car le couple est un merveilleux support de développement personnel, l’un et l’autre se stimulent à toujours aller plus haut.
Les conseilleurs sont les payeurs .. J’ai un Valentin parfait.
Pour en savoir plus, lisez « les couples heureux ont des secrets« .(John M.Gottman et nan Silver 2000 editions Lattès)
Photographies : les amoureux de Peynet – Adam et Eve Lucas Cranach l’Ancien 1531 Staatliche Museen, BerlinSources: (1) the Gottman relationship Institute – (2) Ackerman Institute for the Family’s Center for Work and Family (2bis) Mark Twain disait qu’avec un bon compliment ,il pouvait vivre deux mois (3) Cette traduction est de André Chouraqui, La traduction œcuménique étant « Je ferais pour lui une aide qui lui soit accordée »- » l’apprentissage de l’imperfection « de Tal Ben -Shahar- « imparfait mais heureux » de Christophe André- « il n’y a pas d’amour heureux « de Guy Corneau
C’est bien vrai tout ça !
😉 merci Mélanie pour ta visite et ta fidélité