Que répondriez-vous au si gentil enquêteur téléphonique qui vous demande votre opinion sur le changement climatique ? En matière d’environnement, l’attitude des Français se résume à beaucoup de parlottes et de déclamations et peu d’actes. Chaque année 2 100 personnes- et ce depuis 2008-, dans le cadre des enquêtes de conjoncture auprès des ménages menées par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) pour le compte du Commissariat général au développement durable (CGDD) sont interrogées à ce sujet afin de vérifier que leur sensibilité environnementale croissante ne se résumait pas à de bonnes intentions mais qu’elle se traduisait bien en actes.
Les Français très attachés à leur planète
Enfin, c’est ce qu’ils disent tous : huit personnes sur dix affirment être concernées. Mais seulement un cinquième des personnes interrogées (19,6 %) sont « très soucieuses des problèmes liés à l’environnement ».
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Ils sont 23,7 % à se dire désengagés face aux problématiques écologiques, contre 15 % l’année précédente, selon cette étude menée par la société de services en développement durable GreenFlex, en partenariat avec l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe)
Dans les faits, leur conduite est parfois aux antipodes de celle de l’éco-citoyen. La dégradation de l’environnement n’arrive qu’en 6e rang des préoccupations des Français, loin derrière le chômage (+ 10 points en deux ans), les maladies graves, la pauvreté en France ou dans le monde. La rude conjoncture actuelle explique cela.
Toujours plus en voiture
Ils étaient 32 % à se rendre en voiture au travail en 2012, ils sont 38% aujourd’hui. 64 % (51 % en 2011) font leurs courses en étant motorisés. Encore moins optimiste : ils ne sont que 28% en 2012 à envisager un mode de transports plus écolo (contre 36%). « Plus les personnes sont diplômées, plus elles utilisent les transports en commun et moins elles utilisent la voiture. » constate cette étude. Oui mais très certainement que les emplois très qualifiés des cadres supérieurs sont en ville avec un réseau de transport en commun bien adapté.
Les Français aiment le bio
52% le disent et ce dans toutes les catégories sociales. Les ventes du bio ne fléchissent pas et ils sont plus nombreux à s’intéresser à la provenance du produit pour tenter de consommer locavore. 60 % des jeunes achètent de temps à autre ce type de produits, alors qu’ils n’étaient que 26 % il y a quinze ans. Et ce, malgré la crise et la hausse du prix des denrées alimentaires.
Les Français pensent que la planète est l’affaire de l’Etat
Cette mentalité a beaucoup évolué car en 2010, ils déclaraient que c’était les entreprises qui devaient la protéger. Seuls un quart des sondés pensent que c’est aux ménages à agir. Cette évolution sous-tend que l’état-providence a de beaux jours devant lui ! Pourtant, je suis persuadée que ce ne sont pas les politiques qui doivent agir, ils sont souvent trop soumis aux lobbys et à contenter leur électorat.
L’écologie, la planète, sont des causes personnelles et humaines avant d’être politique. C’est une mentalité individuelle, une volonté, une façon de vivre avec respect et engagement.
Des actions sont à mener avec toutes les bonnes volontés qui veulent bien se donner la main. L’écologie est apolitique.
Les Français, le climat et la COP21
20% des Français sont inquiets pour le climat ( contre 35% en 2008 et 16 % en 2010) et 19% pour la qualité de l’air (mais pas au point de moins utiliser sa voiture lorsque c’est possible !). L’écologie est souvent pour les autres.
19,3 % pensent qu’« agir pour l’environnement n’en vaut la peine que si cela leur fait gagner de l’argent ». Elles étaient 14,4 % dans l’étude de 2014.
Que font les Français pour la planète ?
Un peu plus des trois quarts des ménages font attention à leur consommation d’eau. Les ménages modestes déclarent plus souvent que les autres y être attentifs (80 % contre 74 %), mais les ménages aisés connaissent mieux leur consommation (36 % contre 25 %).Néanmoins, parmi les ménages équipés d’un lave-vaisselle et qui déclarent l’utiliser souvent ou très souvent, la part de ceux qui le mettent en route uniquement quand il est plein est de 89 % chez les plus modestes et 78 % chez les plus aisés. Ici aussi, les conduites d’éco-citoyen ont un lien avec le porte-monnaie plus que les convictions.
Les Français de moins en moins motivés pour consommer moins d’énergie. Ils sont moins nombreux à envisager réaliser des travaux pour consommer moins d’énergie alors qu’ils sont aussi plus nombreux à juger que leur logement est mal isolé. Ils sont aussi de moins en moins nombreux à déclarer éteindre régulièrement la veille de leurs appareils électroniques : le taux est passé de 75% à 65% entre 2008 et 2012. On constate seulement une légère hausse du nombre de personnes déclarant ajuster le niveau de température de leur logement : ils sont passés de 38% à 44%. Ils ont la main plus légère sur le thermostat : on chauffe moins de pièces, moins longtemps et moins fort. 52% des Français déclarent ainsi porter des vêtements plus chauds pour pouvoir baisser la température de leur logement, contre 43% en 2008 (et 35% en 2002). Surement plus pour faire des économies que pour la planète..mais c’est déja cela.
Les Français tempèrent leur engagement en matière de « consommation responsable » : avant d’acheter des produits respectueux de l’environnement, ils veulent d’abord être sûrs (à 42 %) que cela ne leur coûtera pas plus cher.
Huit consommateurs sur dix se servent aujourd’hui de sacs réutilisables pour faire leurs courses, alors qu’ils n’étaient que quatre sur dix en 2005. Cette belle conduite est encouragée car les magasins ne donnent plus de sachets..
Le consumérisme est toujours fort : le bonheur semble toujours être dans l’avoir. 60% des Français se disent ainsi « à l’affut des nouveaux produits », contre 50% en 2007. Dans le même temps, ils sont de moins en moins nombreux à penser que « consommer mieux, c’est consommer moins » (54% contre 58% en 2008).
Ma pierre à l’édifice de la protection de la planète
Et moi, que fais – je par conviction ?« Sois le changement que tu veux voir dans le monde » disait Gandhi.
Je trie, je n’utilise que des produits ménagers écolo et une adepte du vinaigre et du bicarbonate de soude ; j’utilise l’eau du lavage de salades ou légumes pour arroser mes fleurs, je ne laisse pas couler l’eau lorsque je me brosse les dents, je consomme bio locavore, j’ai de jolis paniers et sacs pour faire mes courses, j’appuie sur le bouton « on » de mon lave-vaisselle ou lave-linge lorsqu’ils sont pleine charge et ce sont des appareils « A », je laisse plus souvent ma voiture au garage, j’ai toujours fermé les lampes lorsque je quitte une pièce ou que je trouve celle-ci allumée, je n’utilise que des produits solaires non toxiques pour la faune et la flore aquatique, je boycotte les marques qui ne sont pas safety, je privilégie les marques qui ont de l’éthique, je milite pour que les animaux ne soient plus des cobayes de laboratoires, je veille à ne pas trop utiliser la climatisation, nous déclarons Stop aux prospectus, je dépose mes piles usagées dans les containers réservés, je recharge mes cartouches d’encre d’imprimante et toner , je donne nos vêtements et mes objets dont je n’ai plus l’utilité, je réduis ma consommation de papier, j’achète moins de vêtements ou autres babioles, je parraine des arbres pour reforester et des abeilles pour polliniser ..
Ce que je ne suis pas prête à faire ? Abandonner mon sèche-linge. Ne plus voyager en avion ( j’ai une excuse, même Nicolas Hulot et Yann Arthus-Bertrand le font )..
Ce que je peux/dois faire ? Acheter enfin un composteur, ne plus laisser mes appareils électriques en veille. Participer à une opération » World clean up ». J’espère une belle voiture électrique.. parce Zoé de Renault, est si peu esthétique que même le ministre qui la vante n’en a pas une.. J’ai fait une première sélection dans le bruit de la Maserati mais…
Et vous, que faites-vous ?