Christiane n’est pas encore morte et pourtant en 1814, Goethe, à soixante-cinq ans, est à nouveau amoureux.
Goethe et Marianne von Willemer
Selon certaines sources, il aurait épousé.
Marianne a écrit, dans le Divan, un très petit nombre de poèmes et puis elle n’a plus rien écrit, plus jamais. Le Divan écrit en 1819, est un recueil lyrique inspiré de la poésie persane à thèmes soufis de Hafez de Chiraz que Goethe découvrit en 1814. Elle composa West, um deine feuchten Flügel, Ach wie sehr ich dich beneide …, que Goethe retoucha, avant de les inclure dans le livre de Souleika sous son nom.
Ce recueil est composé de douze livres aux titres adorablement attrayants Le Livre du chanteur, Le Livre de l’amour, Le Livre des réflexions, Le Livre de la mauvaise humeur, Le Livre des paraboles, Le Livre du paradis pour n’en citer que quelques uns. Certains poèmes ont été mis en musique par Schubert, Schumann, Strauss..
Goethe et Ulrike von Levetzow
Son dernier amour, en 1921, est pour la toute jeune Ulrike von Levetzow, elle a 17 ans. On peut y voir le désir de ressusciter chez lui les grandes passions de sa jeunesse et une tentative de fuite devant l’âge et devant la mort. Il la demande en mariage en 1823, elle refuse. Fidèle à sa technique d’écriture-catharsis, il écrit LES ELEGIES de Marienbad où il raconte sa douleur face à ce refus. La belle n’eut connaissance de ses poèmes qu’après la mort de Goethe. Ulriké écrit dans ses Souvenirs sur Goethe qu’elle n’avait aucune envie de se marier – elle restera d’ailleurs célibataire. Elle a toujours démenti fermement avoir éprouvé des tendres sentiments pour lui. Elle l’a surement aimé, mais seulement « comme un père »
Goethe avait bien d’autres talents que l’écriture
Ses études scientifiques occupent quatorze volumes de ses œuvres complètes : minéralogie, géologie, botanique, météorologie…
Par exemple pour le dessin : 30 000 graphiques, dessins et impressions furent retrouvés dans sa succession.
Il s’intéressa à la musique lyrique, fit connaissance de Mozart, Beethoven.
Il se préoccupa de botanique et publia un essai sur la métamorphose des plantes avec une théorie détonante sur la phylogénie et la recherche de la plante originelle (son arbre fétiche était le Gingko Biloba ).
Il cultive des plantes dans son jardin, se met à faire l’analyse de mollusques, il mène de véritables études objectives.
Il se passionne pour d’autres sciences naturelles et publie sur l’ostéologie : sa découverte de l’os intermaxillaire chez l’homme fut d’abord contestée par l’anatomie officielle mais ses résultats furent admis début du XIXe et Goethe fait son entrée dans les manuels.
Il se livre à des expériences magnétiques et électriques, assiste à des cours d’anatomie et en donne des cours.
Johann Wolfgang von Goethe fait des observations astronomiques au télescope, et persuade ses amis de l’accompagner dans ses observations nocturnes. Cela m’évoque Voltaire – comme Napoléon – qui aussi s’intéressa aux sciences sous l’influence de la merveilleuse mathématicienne Madame du Chatelet dite Madame Voltaire.
Il « s’attaque » à Newton chez qui il dénonce la prétention scientifique de réduire la nature à des chiffres et des formules.
Sa théorie des couleurs a surtout été remarquée par les arts plastiques.
En fait, il souhaitait réunir sciences et poésie. Il dénonça aussi la spécialisation scientifique qui gêne, selon lui, la vue d’ensemble.
Il mourut le 22 mars 1832 à Weimar. Ses dernières paroles, suivant un « W » mystérieux qu’il aurait tracé dans l’air, auraient été : « Mehr Licht ! Mehr Licht ! » (« Plus de lumière ! Plus de lumière ! ») que chacun interprétera à sa manière..
Je vais me plonger dans le serpent vert, conte merveilleux initiatique et symbolique et dans le recueil du Divan.. De quoi bronzer avec intelligence et plaisir dans les jours qui viennent…
Iconographies: Marianne de Willemer( 1784 -1860)- Ulrike Sophie von Levetzow (1804 – 1899 )