Une impression bizarre pendant et après lecture …
L’auteure nous dévoile la face cachée pour moi- la personnalité de Rembrandt van Rijn et réhabilite l’ancienne servante, nourrice de son fils Titus, devenue sa maîtresse, Geertje Dircx.
L’histoire commence avec l’enlèvement et l’emprisonnement de Geertje. Le reste du roman rédigé à la première personne, nous raconte sa vie jusqu’à ce terrible moment : son enfance, son mariage, son veuvage, la rencontre avec Rembrandt, leur vie maritale, l’abandon… En somme, c’est une histoire de vie assez commune et très cruelle d’une femme abandonnée sans ressources pour une plus jeune, mêlée à une histoire de gros sous et d’héritage.
Ce qui est choquant, c’est que l’histoire l’ait aussi condamnée -certes le concubinage était interdit à cette époque. Elle fut honnie par ses contemporains, mais aussi par les historiens, se fiant aux dires du grand maitre qui se dévoile une bien vile personne, égoïste. Même si Geertje a fait des choix parfois contestables, sa détention d’une violence inouïe est absolument scandaleuse.
J’ai aimé les descriptions d’Amsterdam, de la Hollande du XVIIé siècle et de la société, de la place de la femme à cette époque.
J’ai beaucoup apprécié la postface, très riche.
Je reste sur une impression mitigée car je déplore l’analyse psychologique des personnages un peu juste, pour ne pas dire absente et l’écriture quelque peu plate (mon impression est sans doute liée à ce que cette lecture fasse suite à celle de Jean Marie Rouart, académicien), ce qui en fait une biographie avec peu de reliefs. J’aurais aimé également que le thème de l’art soit plus développé, plus explicité.
Ce roman nécessaire qui se lit bien, avec intérêt.
Je ne regarderai plus un Rembrandt de la même façon… Néanmoins, faut-il dissocier l’homme de l’artiste ?
La maîtresse du peintre de Simone van der Vlugt
298 p – 2020 – Rey éditions