Le dernier gardien de Ellis de Gaelle Josse

 G. Josse, une auteure que j’affectionne. J’ai un souvenir ému de la visite de Ellis Island. J’avais ressenti une étrange ambiance comme si toutes ces souffrances, les larmes, tous ces espoirs avaient laissé une empreinte dans les lieux. 
Entre 1892 et le 11 novembre 1954, le centre de détention d’Ellis Island a reçu 12 millions de candidats à l’immigration, fuyant la misère, la guerre, le nazisme, le communisme… Tellement heureux d’atteindre la fameuse « porte d’or », l’ile aux vingt-neuf questions, La Mérica ! Pour 98%, ce sera le début d’une nouvelle vie, pour les 2%, le retour à la case départ. Les passagers des Premières et secondes Classes étaient débarqués directement au Port de NY, sans passer par ce purgatoire, centre de tri en quelque sorte.

L’auteure mêle la petite à la Grande Histoire par le biais de John Mitchell, directeur du centre, officier du Bureau fédéral de l’immigration.
« ℱ𝒾𝓃𝒾 𝒶𝓋𝑒𝒸 𝒸𝑒𝓉𝓉𝑒 î𝓁𝑒, 𝒶𝓁𝑜𝓇𝓈 𝓆𝓊𝑒 𝒿𝑒 𝓃𝑒 𝓈𝒶𝒾𝓈 𝓅𝓇𝑒𝓈𝓆𝓊𝑒 𝓇𝒾𝑒𝓃 𝒹𝓊 𝓇𝑒𝓈𝓉𝑒 𝒹𝓊 𝓂𝑜𝓃𝒹𝑒. 𝒥𝑒 𝓃’𝑒𝓂𝓅𝑜𝓇𝓉𝑒 𝓆𝓊𝑒 𝒹𝑒𝓊𝓍 𝓋𝒶𝓁𝒾𝓈𝑒𝓈 𝑒𝓉 𝓆𝓊𝑒𝓁𝓆𝓊𝑒𝓈 𝓅𝒶𝓊𝓋𝓇𝑒𝓈 𝓂𝑒𝓊𝒷𝓁𝑒𝓈. 𝒟𝑒𝓈 𝓂𝒶𝓁𝓁𝑒𝓈 𝒹𝑒 𝓈𝑜𝓊𝓋𝑒𝓃𝒾𝓇𝓈. ℳ𝒶 𝓋𝒾𝑒. »
Il nous raconte sa vie à Ellis Island, ses états d’âme, ses peines, ses joies et ses rencontres avec les immigrants, ses défaillances, ses remords, par le biais de son journal de 10 derniers jours sur l’ile, bilan de ses 45 ans de service. 
Il est aussi question de transgression, intégrité, dignité 
Le livre est plus centré sur la vie de Mitchell que sur l’accueil des personnes. Elle nous raconte le quotidien affreux des passagers de la troisième classe, les formalités parfois humiliantes, la sélection, le marquage à la craie sur le vêtement d’une lettre signifiant leurs problèmes de santé.
J’ai aimé l’histoire de Francesco Lazzarini et adoré le texte de Giòrgy Kovàcs. La belle écriture de Gaelle Josse m’a enchantée. Une lecture émouvante.
God bless America !

Le dernier gardien de Ellis de Gaelle Josse

176 p – 2014 – Editions Noir sur blanc

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