De Graham Swift, j’ai adoré 𝙇𝙚 𝙙𝙞𝙢𝙖𝙣𝙘𝙝𝙚 𝙙𝙚𝙨 𝙢è𝙧𝙚𝙨 qui reste un des romans que je chéris. Donc me lancer dans ce roman pour le thème #magie me faisait plaisir, retrouver cette écriture tant appréciée me réjouit.
Été 1959. Chaque soir Jack Robins maitre de cérémonie, Ronnie Deane, l’époustouflant magicien et l’éblouissante Evie White se produisent dans le théâtre sur la jetée de Brighton, station balnéaire anglaise. Jack est un ami de Ronnie, ils se sont connus au service militaire. La relation entre Evie et Ronnie évolue, ils se fiancent avant qu’un beau jour, Ronnie ne disparaisse sans plus jamais donner de nouvelles…
Cinquante ans plus tard, Evie 75 ans, se souvient de Ronnie.
« 𝒥𝑜𝓊𝑒𝓇 𝓁𝒶 𝒸𝑜𝓂é𝒹𝒾𝑒 ? 𝒪𝓃 𝓁𝑒 𝒻𝒶𝒾𝓉 𝓉𝑜𝓊𝓈 𝓃𝑜𝓃 ? 𝒪𝓃 𝓁𝑒 𝒻𝒶𝒾𝓉 𝓉𝑜𝓊𝓈, 𝑒𝓉 𝓉𝑜𝓊𝓉 𝓁𝑒 𝓉𝑒𝓂𝓅𝓈 »
Swift raconte l’histoire de ce trio en faisant enjamber les années au lecteur, en une sorte de cercles concentriques époustouflants : leurs relations amicales, amoureuses, leur enfance, leur réussite professionnelle, leur séparation… Ce n’est pas une banale histoire de triangle amoureux.
J’ai particulièrement adoré l’enfance de Ronnie de l’Oxfordshire, chez les Lawrence, durant le Blitz (avec d’autres enfants, il fut évacué de Londres pour échapper aux bombes nazies). J’aurais apprécié que cela soit encore plus développé.
La scène avec Eve au petit matin dans le jardin est d’une tellement grande poésie.
Il est question de relations maternelles et paternelles, de père de substitution, trahison, non-dits, de l’Angleterre des années 50 (avant les Beatles).
Comme dans 𝙇𝙚 𝙙𝙞𝙢𝙖𝙣𝙘𝙝𝙚 𝙙𝙚𝙨 𝙢è𝙧𝙚𝙨, l’auteur tourne autour de l’acte fondateur sans qui rien n’aurait pu être autrement.
Je me suis laissé charmer par ce très beau texte très nostalgique, j’y ai trouvé des zones d’ombres que j’ai essayé de combler à ma façon.
Le grand jeu de Graham Swift
192 p – 2021 – Gallimard
J’avais beaucoup aimé Le dimanche des mères et serais ravie de retrouver la plume de l’auteur.
ah le dimanche des mères ! quel livre !