The Cement Garden est le premier roman de Ian McEwan paru en 1978. Et il a tapé fort !
À peine 138 pages lues d’une traite quasiment sans respirer.
Le côté glauque et dérangeant s’annonce dès la première phrase : « Je n’ai pas tué mon père, mais parfois j’ai l’impression de l’avoir un peu poussé.»…
Au milieu d’une zone pavillonnaire devenue un no man’ land qui aurait du une autoroute, restent encore deux ou trois maisons au milieu de ruines, on ne sait pas où exactement, ni quand, en Angleterre. L’histoire de cette famille repliée sur elle-même est racontée par Jack, 14 ans, le narrateur.
Quand leur mère meurt, Tom, Alice, Sue et Jack qui ont déjà perdu leur père, décident de l’ensevelir dans une tombe à domicile, dans une cantine à la cave et de la recouvrir de ciment. Ils craignent d’être séparés si les services sociaux découvrent leur situation.
4 enfants de six à dix-sept ans, en pleine construction, confrontés à la mort, le deuil, l’adolescence, l’ambiguïté, sans moralité, sans modèle. Aucun frein, une atmosphère étouffante, sans regard extérieur. Pas de digression, ni de jugement, que des faits.
Je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé le livre, l’écriture de Ian McEwan est tellement extraordinaire, tellement juste et impeccable. J’avais envie que cette situation se dénoue. Que va-t-il leur arriver ? Cette lecture qui entretient le malaise, m’a déboussolée, je me suis demandé où finit l’innocence et où commence la perversion et la déviance.
L’œuvre est-elle de proposer une réflexion sur l’ambiguïté des rapports familiaux ? En tout cas, une lecture assez féroce et inoubliable.
Un livre à ne pas laisser dans toutes les mains me semble-t-il.
Le jardin de ciment de Ian McEwan
176 p – 1978 – Points