close
Le papier peint jaune de Charlotte Perkins Gilman

Le papier peint jaune de Charlotte Perkins Gilman

Le-papier-peint-jaune-charlotte-perkins-gilman

J’ai découvert cette petite pépite, dans une édition absolument extraordinaire.
Une courte nouvelle en grande partie autobiographique, écrite en 1892, par Charlotte Perkins Gilman, pionnière du mouvement féministe américain, contemporaine d’Edith Wharton.

Une femme est en pleine dépression du post-partum après la naissance de son « très cher bébé ». Son mari, son frère tous deux médecins, l’obligent à rester inactive dans sa chambre. Privée de tout ce qu’elle aime, surveillée par sa belle-sœur, dans son lit, elle confie ses pensées en cachette, à son journal. Elle prend en grippe le papier peint qui devient son obsession. Un appel à l’aide émouvant, angoissant, affolant.
« 𝒞𝑒 𝓅𝒶𝓅𝒾𝑒𝓇 𝓂𝑒 𝓇𝑒𝑔𝒶𝓇𝒹𝑒 𝒸𝑜𝓂𝓂𝑒 𝓈’𝒾𝓁 𝒶𝓋𝒶𝒾𝓉 𝒸𝑜𝓃𝓈𝒸𝒾𝑒𝓃𝒸𝑒 𝒹𝑒 𝓈𝑜𝓃 𝒾𝓃𝒻𝓁𝓊𝑒𝓃𝒸𝑒. » (𝓅. 36)

John le mari est détestable dans son déni, même s’il lui dit qu’il l’aime, il est assez monstrueux d’indifférence. Il décide de tout. (Certes, nous sommes en 1860)
« 𝒥𝑜𝒽𝓃 𝓈𝑒 𝓂𝑜𝓆𝓊𝑒 𝒹𝑒 𝓂𝑜𝒾, 𝓂𝒶𝒾𝓈 à 𝓆𝓊𝑜𝒾 𝒹’𝒶𝓊𝓉𝓇𝑒 𝓅𝑒𝓊𝓉-𝑜𝓃 𝓈’𝒶𝓉𝓉𝑒𝓃𝒹𝓇𝑒 𝒹𝒶𝓃𝓈 𝓊𝓃 𝓂𝒶𝓇𝒾𝒶𝑔𝑒 ? »

𝗟𝗮 𝗺𝗶𝘀𝗲 𝗲𝗻 𝗽𝗮𝗴𝗲 𝗲𝘀𝘁 𝘂𝗻𝗲 𝗺𝗲𝗿𝘃𝗲𝗶𝗹𝗹𝗲… J’ai adoré découper les pages qui n’ont pas été massicotées, pour progresser dans la lecture. Cela m’a donné une impression de connexion avec la narratrice (moi je découpe, elle, elle arrache) toutes deux pour découvrir ce qui se cache derrière le papier, les dessins psychédéliques, des lettres décalées ! Je remercie les éditions Tendance Négative qui nous offrent un superbe ouvrage pour ce texte, un livre-objet. 

Charlotte a elle-même souffert de ce mal après la naissance de sa fille Katherine. Elle consulta, en accord avec son mari, le docteur Silas Weir Mitchell spécialiste des maladies nerveuses (en particulier de l’hystérie) qui lui prescrivit une cure de repos, de ne consacrer pas plus deux heures à des activités intellectuelles, de toucher à ni plume, ni crayon, se couper de tout. Elle sombra presque dans la folie comme la femme de la nouvelle. Elle racontera qu’elle s’est guérie en reprenant ses activités et en restant dans le monde. Elle dit aussi que le fameux docteur Silas Weir Mitchell changea son approche et son traitement grâce à son expérience. 
L’auteure dénonce le patriarcat et le traitement médical imposé aux femmes dépressives

Un beau texte engagé de l’écrivaine féministe Charlotte Perkins Gilman à lire absolument.

Le papier peint jaune de Charlotte Perkins Gilman

112 p – 1891- Réédition extraordinaire Tendance négative

Spread the love
     
   
     
   
PLK

PLK

Apprentie-sage, à la fois frivole et mystique, lègère et spirituelle , gourmande et orthorexique, férue de nutrition, en recherche de sagesse

Leave a Response

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.