J’ai reposé ce livre depuis quelques jours… Difficile à chroniquer. Si vous aviez envie de prolonger votre été, passez votre chemin. Il n’a rien d’un roman d’été.
Un premier roman, difficile, puissant, poignant et déchirant qui questionne fortement.
Été 1963, dans un village des Pouilles. Primo le narrateur, Mimmo destiné à devenir pape par sa mère, et Damiano qui ressemble à Paul Newman, trois garçons de douze ans, passent le temps comme ils peuvent dans les ruelles écrasées de soleil de leur quartier. Ils ont déjà été bien agressé par le destin et essaient de s’en accommoder et passer le temps comme ils peuvent… La vie n’est pas simple pour ces amis inséparables dans une Italie pauvre. Pour survivre dans ce monde difficile, ils font un pacte, un pacte de sang : une goutte chacun de leur sang dans une fiole d’eau bénite pour se défendre de la violence des plus âgés.
Comment rester enfant et devenir un homme lorsque le monde est si brutal et même bestial ?
La tension est permanente. Dès l’incipit, nous comprenons que quelque chose de gravissime et tragique va se produire. C’est d’ailleurs, le génie de Mirko Sabatino. J’ai « tendu le dos » une bonne partie du livre, ne sachant pas quel drame. Certains passages sont très difficiles à lire. D’autres sont d’une grande tendresse. Le paysage et l’atmosphère de ce petit village des Pouilles des années 1960 sont délicatement décrits. Le style est si beau et élégant. Les jeunes garçons sont attachants. J’ai aimé la grand-mère, les références très proustiennes.
Il est question d’amitié, d’amour fraternel magnifiquement rendu, de deuil.
Je ne trouve pas les mots pour décrire l’émotion dégagée par ce livre. Lisez-le.
J’ai eu un coup de coeur littéraire pour La vie antérieure du même auteur. L’avez-vous lu ?
L’été meurt jeune de Mirko Sabatino
288 p – 2019 – Editions Denoel