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Louis II de Bavière..une enfance bafouée ?

Louis II de Bavière..une enfance bafouée ?

Ce « mystère » touchant Louis II de Bavière fascine toujours. Il est communément admis qu’il souffrait de schizophrénie, pathologie familiale. Certains le taxent de « toxicomane de l’architecture (1). Les historiens actuels pensent qu’il a plutôt été une sorte de dépressif, se consolant dans ses châteaux romantiques. Alice Miller, Docteure en philosophie, psychologie, psychanalyste et chercheuse sur l’enfance, développe que Louis II de Bavière  criait  inconsciemment sa solitude à la face du monde et racontait ainsi ce qu’avait été son enfance. J’adhère à cette analyse.

L’enfance de Louis II de Bavière

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Le prince Louis avec tambour et blocs de construction

Cet enfant très sensible ne trouve pas sa place auprès de parents surement pétris de bonnes intentions. Il reçut tous les enseignements qu’un futur roi doit recevoir : équitation, maniements des armes, natation, escrime, danse, dessin, musique… Un emploi du temps bien chargé. Tous ces sujets l’ennuyaient, il ne s’épanouissait qu’avec la littérature, l’histoire, les sciences naturelles, l’histoire religieuse (il était attaché à la parité confessionnelle, il fit construire la synagogue de Munich), le français qu’il parlait admirablement.

Son père Max II passe très peu de temps avec lui, et même lorsqu’il fut adolescent. Max fit remarquer à son secrétaire Franz von Pfistermeister « Pourquoi me faut-il parler avec ce jeune monsieur ? Il ne porte intérêt à rien de ce que je projette  ».

Sa mère, Marie,  ne sait pas materner : Franz von Pfistermeister écrit dans ses mémoires : « La reine elle aussi s’y entendait fort peu pour attirer vers elle ses petits princes.»  Louis partagera avec elle la passion de l’escalade et de la montagne, mais enjouée et simple, elle ne comprend rien à ce qu’elle nomme « les envolées » de son fils, ce qui le blesse affreusement. Cependant, elle en était plus proche que son père même si elle préférait son frère Otto, plus facile à élever et à comprendre.

Ses parents veulent lui apprendre à discipliner sa faim et le font jeûner ; heureusement, la fidèle servante Lisi et les laquais s’occupaient de lui et lui procuraient la nourriture que le château lui refusait.

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Ces pratiques éducatives sadiques sont la conséquence de l’éducation que ses parents ont eux même reçus. Or, il n’est pas possible à cet enfant, ni même à l’adulte qu’il sera, de le comprendre car ce serait alors laisser remonter à la conscience toutes ses émotions enfouies : il respectait trop ses parents pour ce faire. Jamais, il ne montra son sentiment de frustration, jamais il n’exerça sa colère, hormis envers les domestiques. Son incapacité à exprimer son impuissance, alors même qu’il était condamné à être privé de nourriture dans un cadre de vie luxueux, l’a amené à ne plus pouvoir ressentir autre chose que de la peur. C’est avec cette peur au ventre qu’il vécut.. peur des gens, peur de revivre ses « horreurs», peur d’être attaqué sournoisement.

 Louis II vivait sa sexualité et son homosexualité en secret

Il se faisait envoyer des photos de très beaux jeunes gens : eux, croyaient être choisis par un artiste comme modèle pour des nus ; Mais une fois dans ses appartements, il en abusait. De telles exactions ne sont possibles que si l’abuseur a lui-même été abusé. Louis II a-t-il subi des violences sexuelles ? Oui affirme Alice Miller, mais rien ne dit que cela soit dans le cercle  familial..

Louis II de Bavière, schizophrène

Tout cela aurait pu ne pas mener Louis à la « schizophrénie » si au cours de son adolescence, il s’était trouvé quelqu’un pour l’aider à reconnaître que ces pratiques éducatives étaient cruelles, à s’y opposer ou au moins à s’avouer sa colère ou si adulte, il avait pu s’interroger – avec son psychiatre, Wagner, Sissi ou tout autre personne – à propos de ce que ses constructions de châteaux remuaient en lui.(2) .

À 30 ans, il écrit au prince héritier Rudolf d’Autriche – fils d’ Elisabeth d’Autriche et l’empereur Franz-Joseph, celui-là même qui mourut dans des circonstances étranges à Mayerling (3)   : «Tu peux t’estimer très heureux d’avoir joui d’une éducation en tous points excellente et empreinte de compréhension, de surcroît, c’est une chance que l’empereur s’intéresse personnellement avec tant d’ardeur à ta formation. Avec mon père, il en est malheureusement allé tout autrement, il m’a toujours traité de haut en bas [en français dans le texte, NDT], et tout au plus honoré de quelques mots froids et protecteurs en passant. Cette curieuse façon de faire, tout comme ses autres méthodes éducatives, était appréciée de lui pour la raison singulière que son père en usait de même».

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Les relations de Rudolph avec son  père ne furent pas si idyllique que l’écrit Louis. Il fut aussi élevé avec des méthodes très dures voire cruauté qui l’ont surement traumatisé ; Rodolph a  souffert des absences de sa mère et ne parlait jamais avec son père, sinon de sujets secondaires comme la chasse. Pourquoi ? François-Joseph tenant au protocole qui veut que personne n’adresse la parole à  l’empereur, le premier, fut-on prince héritier.  No comment !

Ses réalisations architecturales suscitent beaucoup d’admiration, de recherches car tellement d’avant-garde. De nombreux livres et films lui sont consacrés, des polémiques et des hypothèses  sont faites sur les circonstances de sa mort « accidentelle », sur ses tendances sexuelles.

L’office du tourisme bavarois vit de SA légende.  Son image est utilisée à des fins mercantiles peu respectueuses : balles de golf, bière, sandwich.. Ses châteaux où un étranger n’aurait jamais dû pénétrer, sont visités par plus de 50 millions de personnes.. Il doit en être très affecté, s’il voit cela de son paradis.

Mais peu se penche sur la genèse de sa maladie, car ce serait se pencher sur son enfance et découvrir son manque d’amour et la cruauté de ses parents. Une enfance bafouée. Pourquoi ? Alice Miller explique : « parce que cela pourrait leur rappeler leur propre sort ». 

Sources : Alice Miller : »le drame de l’enfant doué » (1)  » Louis II de Bavière et ses psychiatres :  les garde-fous du roi » de Paul RAUCHS et Georges LANTERI-LAURA .  

 

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Apprentie-sage, à la fois frivole et mystique, lègère et spirituelle , gourmande et orthorexique, férue de nutrition, en recherche de sagesse

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