Je ne suis pas du tout ballerine, cependant j’adore l’univers Repetto. Du rose poudré, du tulle et un nom ancré dans l’imaginaire collectif, celui de la danse.
J’avais été séduite par L’hiver féérique de Repetto, vu chez Vogue en décembre dernier. Des ballerines parées d’un voile doré, des jupons tutus, des pochettes couleur argent.. Repetto célébrait l’esprit de Noël en dévoilant une collection inspirée du ballet » Casse-Noisette ».
Il était une fois Repetto
L’histoire commence comme un conte de fée : L’aventure débute en 1947 grâce à l’amour d’une mère qui souhaite le bien-être de son fils. Lorsque Rose Repetto crée sur les conseils de son fils Roland Petit qui revenait souvent avec les pieds meurtris de ses cours de danse, ses premiers chaussons de danse, dans un atelier situé à deux pas de l’Opéra National de Paris. Pour celui qui deviendra le grand danseur et chorégraphe que nous connaissons tous, elle imagine un chausson de grande qualité, entièrement cousu et assemblé à la main. La semelle est cousue à l’envers avant d’être retournée, apportant un confort et une souplesse, une élégance inégalés. Le succès est immédiat. En 1959, elle s’installera 22, rue de la Paix. L’usine quant à elle sera sise à Saint-Médard-d’Exideuil en 1967.
Toutes les étoiles viennent s’y fournir : Maurice Béjart, Rudolf Noureev, Mikhaïl Barychnikov, Carolyn Carlson, Cyril Atanassoff, Noëlla Pontois, Juan Giuliano, le Kirov, les Folies Bergère, seront chaussés Repetto.
Les mythiques ballerines BB qui deviendront Cendrillon, souliers rouges carmin aussi confortables que des chaussons de danse, conçus en 1956 à la demande de celle qui avait cette discipline pour première passion, Brigitte Bardot, et dévoilés aux pieds de l’actrice dans le film Et Dieu créa la femme.
La Bardot fit descendre la ballerine dans la rue et l’invite même à Hollywood.
Léonor Fini stylise le fameux logo de la marque en 64.
Dans les années 60, Rose Repetto créé un modèle de jazz pour sa belle-fille Zizi Jeanmaire le modèle Zizi. Adaptée pour la ville, Serge Gainsbourg tomba sous le charme des Zizi. Il les adopta « Repetto à perpet » comme il disait. Son style de pantalons en lin, chemises ouvertes et de pieds nus dans des chaussures Repetto, modèle Zizi Richelieu en chèvre blanc, est devenu une référence. Il les consommait sans modération (environ 30 paires par an), les portait hiver comme été.
J’aime beaucoup ce modèle pour homme, je lui trouve un charme fou, porté bien sûr sans chaussettes. Elle se décline dans tous les coloris.
Madame Repetto n’est pas un femme d’affaire, l’affaire connait plus de bas que de hauts financiers. Après la mort de sa créatrice, en 1984, la marque connait plusieurs rachats et son déclin paraît irréversible. En 1999, Jean-Marc Gaucher devient propriétaire et fait vœu est de transformer Repetto « en une marque mondiale, ancrée dans le luxe et portée par des produits exclusifs tout en continuant à fabriquer les meilleurs chaussons ».
Repetto, ce n’est pas que de la ballerine
Les chaussons, les tutus, les guêtres et les jambières représentent 40 % de l’activité.
«Nous faisons nos marges sur les ballerines ; nous ne gagnons pas d’argent sur la danse, reconnaît Jean-Marc Gaucher. La danse, pour nous, c’est l’Opéra de Paris, c’est Covent Garden, c’est le Ballet de San Francisco… C’est de l’image. » Certes mais c’est essentiel pour la marque.
Pour assurer la relance au début des années 2000, il sollicite de grands créateurs pour créer de l’exclusivité. Issey Miyake signe une collection de ballerines Repetto en 2000. L’idée de génie fut que les modèles créés soient aussi distribués dans les boutiques Issey Miyaké et Repetto décroche le graal : être associé au luxe.Puis viendront Yohji Yamamoto, Karl Lagerfeld, Comme des Garçons, et dernièrement Opening Ceremony, une marque ultra-branchée américaine.
Depuis 2011, la marque s’est enrichie d’une collection de prêt-à-porter inspiré du vestiaire de la danse qui évoque l’épure, la discipline, la légèreté et la grâce et en 2013, lance son premier parfum, délicat mélange de Poire et de Fleur de Cerisier, de Rose et de Fleur d’Oranger, et de Vanille et de Bois ambré.
Trouvez-la Repetto qui vous plait
Une paire de ballerines Repetto coûte 160 €. A comparer avec les 29,95 €, de son homologue de chez Bata ?
La comparaison ne se fait pas : Auriez-vous idée de comparer une Lada avec une Maserati ? Et vous savez que l’une n’a rien à voir avec l’autre.. si ce n’est que toutes les deux sont une voiture.
Pour ce prix, vous aurez des ballerines BB faites pour vous. Rouge avec une bordure jaune ? Un lacet vert ? Tout est possible avec 250 nuances. Et pour le talon siglé d’un petit « R » dessiné par Leonor Fini, il y a quatre possibilités. Soit 62 millions de combinaisons possibles ! De belles idées de cadeaux.
J’ai – comme toutes ? – une paire de ballerine modèle Camille mais je ne suis pas ballerine, même si je les trouve très belle, seyante et élégante. Mon modèle préféré est parmi Dita, leur nouvelle ligne chic et féminine.
A vous de choisir le vôtre sur e-shop Repetto.
Photographies : galeries Lafayette – Site de la marque