Une histoire – un conte ? – d’on ne sait où, ni quand. Dès le prologue, le lecteur sait que quelque chose de dramatique est arrivé !
Le hameau des Montées, ses trois maisons, Pays Arrière, la rivière Basilic, La Foye, le château, les Ambroisie père et fils… Un univers impitoyable !
Madelaine est une enfant de la faim. Elle est « attrapée » par Rose et Bran, confiée à la belle Ambre la mal-mariée à Léon, sans enfant. Aelis, épouse d’Eugène et sa jumelle, habitent la troisième ferme avec trois fils.
Il est question de saisons, de nature, ruralité, de famine, de lutte pour sa survie, de servage, de fatalité, d’enfance, de famille, de sauvagerie, courage, d’agriculture qui ne nourrit pas son cultivateur…
J’ai adoré Bran, le narrateur des deux premières parties. Quel délice, il m’a bluffée !
Les personnages des Montées sont attachants, forts. J’ai aimé Rose la rebouteuse, Eugène le taiseux, l’atmosphère oppressante, le très courageux et bon Germain.
J’ai apprécié me rendre au moulin du vieux Magne.
Les chapitres sur le froid et la faim sont absolument incroyables…J’ai ressenti ce froid impitoyable, cette faim qui vrille le corps et l’esprit. Mais que dire des chapitres concernant l’évolution du tétanos d’un des fils ? Insoutenable de vérité et vraisemblance.
Néanmoins, j’aurais aimé que le tour de passe-passe avec les jumelles soient plus discret, suggéré plus en finesse… comme Bran.
C’est un livre dur, terriblement noir, parfois glauque. Cependant, dans ce contexte à la Zola, j’ai senti l’amour entre ces habitants des Montées. Il y a des heures bleues., quelques-unes.
[…] 𝓁𝑒 𝒷𝓁𝑒𝓊 𝑒𝓈𝓉 𝓁𝒶 𝒸𝑜𝓊𝓁𝑒𝓊𝓇 𝒹𝓊 𝒷𝑜𝓃𝒽𝑒𝓊𝓇, 𝒹𝒾𝓉 ℛ𝑜𝓈𝑒. […] p79
La fin laisse un peu sur sa faim (si je puis me permettre). Une suite ?
L’auteure ponctue le récit de phrases non terminées qui laissent les mots en suspens, une ponctuation déstructurée, des dialogues non marqués… Le style Collette. J’aime.
Laissez-vous tenter… Noir c’est noir mais les yeux de Madelaine brillent d’espoir.
Madelaine avant l’aube de Sandrine Collette
252 p – 2024 – Lattès
Il m’a manqué un petit quelque chose pour vraiment apprécier cette lecture. Et puis j’ai eu trop froid dans ces pages.
ah oui il y fait vraiment froid 🙂 j’ai aimé être surprise par Bran