6 janvier 1907, le docteur Maria Montessori inaugure, à Rome, sa première école, la Maison des enfants – Casa dei Bambini en italien. Cette méthode n’est donc pas si neuve ! Plus d’un siècle plus tard, cette approche a de nombreux partisans à travers le monde, plus de 22 000 écoles ont ouvert leurs portes. Pour les montessoriens, la France avec une cinquantaine d’écoles reconnues reste à la traîne. Pourquoi ? À ce jour, l’Education nationale refuse encore de valider une telle pédagogie ! Pourquoi choisir ce type d’école ? Saviez-vous que Jeffrey P. Bezos, le fondateur de Amazon.com., George Clooney, Yo Yo Ma, et même Jacqueline Kennedy Onassis sont des enfants Montessori ? Kate a choisi une école Montessori pour George.
Qui est Maria Montessori ?
Docteur en médecine, licenciée en philosophie, psychologie et biologie, elle participera activement à la conquête des droits politiques et sociaux des femmes, non seulement en Italie, mais dans le monde entier. Elle fera ses premières recherches auprès des enfants malades mentaux de la clinique psychiatrique de Rome. Au Congrès pédagogique de Turin, en 1898, elle déclara au cours d’un exposé rendant compte de son expérience :
« Les enfants déficients ne sont pas des hors-la-loi, ils ont des droits. Ils ont droit à tous les bienfaits de l’instruction. Nous devons permettre à ces malheureux de se réintégrer dans la société, de conquérir leur place et leur indépendance dans un monde civilisé retrouvant ainsi leur dignité d’être humain. »
Son travail s’inscrit dans la continuité des travaux de deux grands médecins-éducateurs français : le docteur Jean-Marc Gaspard ITARD, figure singulière de la pédagogie moderne, qui s’est rendu célèbre par son travail sur le cas de l’enfant sauvage, Victor de l’Aveyron que j’avais évoqué dans une précédente chronique la langue des anges. et E. SEGUIN (1812 – 1880, l’instituteur des « idiots », psychiatre américain d’origine française, pionnier en matière d’éducation d’enfants attardés mentaux.
En 1906, on lui confie le projet Lorenzo : prendre en charge des enfants de trois à six ans, non scolarisés et laissés à eux-mêmes, de cette banlieue très défavorisée de Rome. Elle inaugure la casa dei bambini en 1907. Maria va faire de cette Maison des Enfants un véritable laboratoire de recherche pédagogique et elle ira de surprises en découvertes et de découvertes en élaboration de ce que l’on appelle aujourd’hui la pédagogie MONTESSORI.
« L’éducation comme une aide à la vie »
En 1937, elle propose la fondation du Parti social de l’Enfant, car elle est convaincue que l’éducation peut devenir un facteur de paix si nous avons le souci du développement psychique de l’enfant.
Avec l’avènement du fascisme, Maria Montessori part en exil en Espagne puis aux Pays-bas, en Angleterre, aux Indes.
Les grandes principes Montessori
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Les être humains naissent riches en potentiel. Je partage complètement cette idée. Le rôle de l’adulte n’est pas de faire ingurgiter des savoirs à l’enfant, mais a faire émerger le potentiel. Pour cela, il faut lui faire suffisamment confiance, lui laisser le temps et la liberté de mouvement et de choix.
« Aide-moi à faire les choses par moi-même. »
- Matériels adaptés et spécifiques destinés au développement et au perfectionnement de l’activité motrice, sensorielle, intellectuelle de l’enfant.
Il est recommandé de ne pas le mixer avec d’autres matériels pédagogiques, ni de l’utiliser isolément comme un jouet.
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Respecter les périodes sensibles pour faciliter les apprentissages,en tenant compte des besoins physiologiques et psychologiques de l’enfant. Ah ! les horribles étiquettes dont on affuble les enfants « tu es lent », « tu ne comprends pas » ou pire les comparaisons avec un autre du même âge ! Alors que le moment est juste mal choisi pour l’un ou pour l’autre ! Maria Montessori en a dressé la liste : la période sensible du langage, la période sensible de la coordination des mouvements, la période sensible de l’ordre, la période sensible du comportement social, la période sensible du raffinement des sens et la période sensible des petits objets. Les enseignements doivent donc être adaptés à la maturité de l’esprit mais aussi du corps de l’enfant. Selon Maria Montessori, « si l’enfant n’a pu obéir aux directives de sa période sensible, l’occasion d’une conquête naturelle est perdue, perdue à jamais ».
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L’autocorrection – Chez Montessori, le matériel comprend souvent ce qu’on appelle “le contrôle de l’erreur”, système qui permet à l’enfant de découvrir tout seul s’il s’est trompé, sans que la sanction vienne de l’éducateur.
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Les classes Montessori – Rien n’est figé chez Montessori mais cependant on distingue plusieurs classes : De la naissance à trois ans ( subdivisée De la naissance à la marche assurée, puis de 15-18 mois à 3 ans ), de trois à six ans : La Maison des Enfants, de 6/12 ans et Les 12-18 ans car une pédagogie Montessori qui ne s’applique pas que pour les enfants de 3 à 12 ans, c’est à dire au primaire. Il existe aussi des collèges et des lycées d’inspiration montessorienne.
- Elles sont souvent bilingues
Pourquoi choisir une école Montessori ?
Non, ce n’est pas un « truc-de-bobo-en-mal-d-originalité » mais c’est un véritable choix de vie ! Montessori, c’est d’abord un concept, puis une philosophie de l’éducation qui s’applique dans une pédagogie. ce n’est pas une méthode clé-en-main qui va faire de votre enfant le génie tant espéré !
Tout d’abord, elle donne à l’enfant l’envie d’apprendre, a être enthousiaste dans ses apprentissages. Elle respecte l’enfant et son propre rythme : c’est l’école qui s ‘adapte à lui et non l’inverse ! Le matériel est étudié afin que les notions fondamentales – lecture, mathématiques, géographie…- se fassent de manière progressive et durable. L’autonomie et la prise d’initiative sont encouragées. Chaque enfant a son programme de semaine qu’il gère à sa façon. Notons que ces écoles respectent les programmes de l’éducation nationale, c’est la manière de le traiter qui est complètement différente. Par exemple, dans une même journée, un enfant « montessorien » va cuisiner du pain, nourrir des lapins, mais pourra aussi faire la vaisselle, le ménage, du jardinage, du bricolage..
Il n’y a pas de classement, ni d’évaluation chez Montessori : les enfants apprennent à travailler pour eux et non par rapport aux autres. L’encadrement est très bienveillant, rassurant.
Les non-avertis pensent que les enfants sont rois, qu’il n’y a pas de règles comme ils disaient déjà cela de Françoise Dolto ! Il existe une forte exigence dans les écoles Montessori. Les enfants sont invités à respecter l’environnement, les autres, à ranger son matériel, participer à la vie collective… S’ils sont respectés, ils respectent les autres, sans aucun doute. Le travail sur le comportement est très important : par exemple, il n’y a qu’un seul matériel pour une activité… ce qui va apprendre à l’enfant à attendre, à être patient, à respecter son camarade.
Il est évident, hélas, que ces écoles ont un coût parfois important car ces établissements sont privés hors contrat, ne reçoivent pas de subvention.
Si vous êtes séduits par l’approche, veillez à ce que l’établissement choisi soit bien agrée par l‘association Montessori de France car il existe des erzatz qui se prétendent « expert-coach-montessori » en ayant juste fait une semaine de pseudo-formation !
Je vous recommande L’esprit absorbant de l’enfant – pédagogie Montessori de Un autre regard sur l’enfant : De la naissance à six ans Montessori pour les parents et les éducateurs de Patricia Spinelli pour commencer à vous imprégner de la méthode.