Voilà une critique sociale annoncée très féroce et acide.
Dès l’incipit, il est question d’un méchant projet, l’assassinat d’un chat surnommé le gros rouquin..
Eva et Charles Caradec, un couple d’âge moyen décide de quitter Paris et de déménager en banlieue pour vivre dans une maison écologiquement durable, non loin de Melun et d’une station RER, une sorte de Wisteria Lane à la française. Eva travaille comme urbaniste, lui est en arrêt maladie car très dépressif, il consulte depuis vingt-sept ans. Le couple Caradec fonctionne avec ses dysfonctionnements, ses névroses et découvre peu à peu les désagréments du voisinage… C’est connu, « l’enfer c’est les autres »
« 𝒞’é𝓉𝒶𝒾𝓉 𝓊𝓃𝑒 𝒾𝓃𝓋𝒾𝓉𝒶𝓉𝒾𝑜𝓃 𝓅𝒶𝓇𝒾𝓈𝒾𝑒𝓃𝓃𝑒, 𝓈𝒾𝓃𝒸è𝓇𝑒 𝓈𝓊𝓇 𝓁𝑒 𝓂𝑜𝓂𝑒𝓃𝓉 𝓂𝒶𝒾𝓈 𝒻𝑜𝓇𝓂𝓊𝓁é𝑒 𝒽𝑜𝓇𝓈 𝒹𝑒 𝓉𝑜𝓊𝓉 𝓉𝑒𝓂𝓅𝑜𝓇𝒶𝓁𝒾𝓉é, 𝒶𝒾𝓃𝓈𝒾 𝓁’𝒾𝓃𝓉𝑒𝓇𝓁𝑜𝒸𝓊𝓉𝑒𝓊𝓇 𝒹𝑒𝓋𝒾𝓃𝑒 𝓆𝓊’𝑒𝓁𝓁𝑒 𝓃𝑒 𝓈𝑒 𝓇é𝒶𝓁𝒾𝓈𝑒𝓇𝒶 𝒿𝒶𝓂𝒶𝒾𝓈 » p31
Les gens s’épient, se toisent, se critiquent. Annabelle est la voisine qu’on ne veut pas avoir, celle qui ne connaît pas la gêne, toujours en micro-short.. Et voilà qu’Annabelle et son fils disparaissent. Le suspect numéro un n’est autre que Charles Caradec.
Il est aussi question d’hypocrisie, d’adultères, de commérages et de jalousie..
La narratrice s’adresse à son mari tout au long du roman. J’ai apprécié l’ironie de cette « petite » satire sociale, mais je suis passée à côté de la fin qui essaie de virer au polar, très ambiguë et ouverte. Je n’ai pas saisi vraiment ce qu’a voulu faire l’auteure… est-ce un livre sur le désenchantement à être propriétaire ? Les difficultés du vivre-ensemble ? La bobo-attitude ? Une critique des éco-logements ?
Un roman qui se lit… et qui ne me laissera pas un souvenir impérissable.
Propriété privée de Julia Deck
176 p – 2019 – Editions de Minuit
Lu il y a quelques années, j’en garde un excellent souvenir : j’avais aimé le regard de l’auteure sur ces propriétaires.
je crois que je suis un peu passée à côté de ce livre…