Si ce livre n’avait pas été écrit par Lionel Shriver, je l’aurais sans doute abandonné… Mais son écriture est tellement incroyable que je revenais au livre juste pour cela. Mais ce fut une lecture assez laborieuse.
Il est question de culte du corps, bucket-list, vieillissement, performance, couple, retraite, famille, emprise sectaire, dénonciation de la société de consommation, wokisme … Les sportifs de l’extrême sont rhabillés pour l’hiver…
Les acteurs : Remington et Serenata, la soixantaine, la fille Valeria mère de famille nombreuse, dévouée à l’Église et le fils Deacon qu’ils imaginent dealer de drogue… et Bambi.. oui oui.. Une coach sexy en diable (c’est vrai que le lycra flashy des tenues de sport peut avantager si on a des atouts) et autoritaire.
Un beau matin, au petit-déjeuner, Remington fait une annonce tonitruante à son épouse : cette année, il courra un marathon, alors qu’il n’a jamais chaussé de baskets. Elle qui fut très sportive a dû abandonner à cause d’un genou qui flanche, tombe de sa chaise ! Une passade ? Et bien non ! il s’accroche… Et même pire, il décide de s’inscrire à un MettleMan, un genre de iron man.. Leur couple résistera-t-il ?
Certaines longueurs (l’entretien surréaliste pré-licenciement de Remington ..), des passages très drôles, cruels et caustiques, des dialogues assez jubilatoires.. mais .. Les personnages sont quasi tous assez détestables et assez caricaturaux (le sujet l’imposait sans doute). Serenata est bien croquée mais j’ai eu du mal à la comprendre. Pourquoi rabaisse-t-elle en permanence son mari ? Et lui, comment peut-il trouver sa place dans ce couple qui n’est plus sur la même longueur d’ondes ?
Mais quelle écriture ! Quel mordant ! Rien que pour ça, ce livre est incroyable, peut-être un peu trop long car trop de thèmes abordés qui parasitent le message ? La fin est intéressante.
L’avez-vous lu ? Aimez-vous cette auteure ?
Quatre heures, vingt-deux minutes et dix-huit secondes de Lionel Shriver
391 p -2011 – Belfond