Avez-vous lu Hervé Le Tellier ? Très certainement 𝑳’𝒂𝒏𝒐𝒎𝒂𝒍𝒊𝒆 prix Goncourt 2020 ? Mais êtes-vous au fait de ses ascendants ?
Dans ce court ouvrage, il raconte sa chaotique famille recomposée et un peu de son enfance (il en a peu de souvenirs) entre Guy, son beau-père insipide, toqué, psychorigide, sous influence, une mère folle de rancœurs et de jalousie, menteuse, méchante, manipulatrice, froide comme du marbre, Serge Goupil, père démissionnaire et inconsistant, des grands-parents atypiques. On ne choisit pas sa famille…
Comment un enfant peut-il se construire lorsqu’il n’a pas reçu d’amour ?
Il est aussi question de culpabilité, manque maternel, absence paternelle, résilience.
Il prévient : « 𝒥𝑒 𝓃’𝒶𝒾 𝓅𝒶𝓈 é𝓉é 𝓊𝓃 𝑒𝓃𝒻𝒶𝓃𝓉 𝓂𝒶𝓁𝒽𝑒𝓊𝓇𝑒𝓊𝓍, 𝓃𝒾 𝓅𝓇𝒾𝓋é, 𝓃𝒾 𝒷𝒶𝓉𝓉𝓊, 𝓃𝒾 𝒶𝒷𝓊𝓈é. »
Chaque individu de son arbre généalogique a sa page, certains plus que d’autres. C’est plein d’humour grinçant, très pince-sans-rire, ironique… et aussi très émouvant. Certains chapitres sont très poignants. L’écriture est acérée, la lecture jubilatoire.
J’ai beaucoup aimé les références littéraires et musicales. J’ai aimé Piette et sa famille, le grand-oncle Stéphane.
J’ai souri, ri, eu la larme à l’œil. Le très beau titre est inspiré de l’incipit de Anna Karénine de Tolstoï « 𝒯𝑜𝓊𝓉𝑒𝓈 𝓁𝑒𝓈 𝒻𝒶𝓂𝒾𝓁𝓁𝑒𝓈 𝒽𝑒𝓊𝓇𝑒𝓊𝓈𝑒𝓈 𝓈𝑒 𝓇𝑒𝓈𝓈𝑒𝓂𝒷𝓁𝑒𝓃𝓉 ; 𝒸𝒽𝒶𝓆𝓊𝑒 𝒻𝒶𝓂𝒾𝓁𝓁𝑒 𝓂𝒶𝓁𝒽𝑒𝓊𝓇𝑒𝓊𝓈𝑒 𝓁’𝑒𝓈𝓉 à 𝓈𝒶 𝒻𝒶ç𝑜𝓃. ».
Une bergamote procurant un notable agrément de lecture. Alors, tenté(e) ?
Un moment de lecture qui a eu l’air d’être très doux.
J’aime beaucoup cet auteur