Vincent Van Gogh aimait les fleurs. J’aime Van Gogh, les fleurs et les livres. CQFD. Ce tableau vase avec les lauriers roses et les livres /Still Life: Vase with Oleanders and Books a tout pour me séduire. Ce tableau est au MET. Ce qui retient aussi mon attention, ce sont les livres à gauche du vase… et son auteur. Approchez-vous ..
Vincent Van Gogh et les fleurs
Van Gogh a courtisé Agostina Segatori, la propriétaire du Café du Tambourin sur le boulevard de Clichy, pendant trois mois et lui a donné des peintures de fleurs, « qui dureraient pour toujours. », en échange aussi de repas gratuits. Grâce à quoi, le Tambourin deviendra bientôt un véritable jardin artificiel. Gauguin mentionne que Van Gogh « décora gratis entièrement ce café»
Il a tout peint : des roses et des zinnias, des fritillaires, des glaïeuls, les œillets et les marguerites, les coquelicots, les tournesols, des iris et des bleuets, des acacias et des châtaignes, ainsi que des lauriers roses. Sans oublier tous les arbres en fleur.. Les amandiers, les pruniers..
«Je n’ai peint presque rien d’autre que des fleurs pour m’habituer à des couleurs autres que le gris – rose, vert doux ou brillant, clair bleu, violet, jaune, rouge glorieux.» Lettre à sa soeur Wilhemina
Van Gogh a soigneusement étudié l’art de l’arrangement floral, les œuvres de maîtres hollandais, les gravures sur bois japonaises et les arrangements de natures mortes impressionnistes pour maîtriser ses peintures de fleurs.
Durant son séjour à Arles, l’artiste a réalisé environ 300 dessins et peintures, de février 1888 à mai 1889.
Vase avec les lauriers roses et livres de Zola
Il peint ce tableau en 1888.
Les tons roses des fleurs se rapprochent de la couleur de la table. Les branches occupent toute la largeur du tableau. Elles remplissent une cruche en majolique – Faïence italienne – que l’artiste utilisa pour d’autres natures mortes réalisées à Arles.( Par exemple pour Cruche de majolique avec fleurs sauvages)
Deux livres sont posés en équilibre instable à gauche. Le premier est de Zola, la joie de vivre, dans l’édition Charpentier-Fasquelle. Très certainement, son livre de chevet du moment.. et peut être son état d’esprit. La Joie de vivre est un roman d’Émile Zola publié en 1884, le douzième volume de la série Les Rougon-Macquart. Il apparait déjà dans une autre oeuvre de 1885, Nature morte avec la Bible.. moins tendre et plus sombre. A cette époque, il était encore à Paris.
Malgré ce titre prometteur « La joie de vivre », ce roman est l’un des plus noirs de sa série des Rougon-Macquart.
Vincent aimait la littérature. Les livres qu’il lisait reflétaient ce qui se passait dans sa propre existence.
« Lire des livres, c’est comme regarder des tableaux, sans douter, sans hésiter, avec assurance, il faut trouver beau ce qui est beau », écrivit Vincent à Théo, le 5 août 1881.
Van Gogh admirait Zola : ce fut son auteur préféré. Il le découvrit en 1882 et le lut jusqu’à la fin de sa vie. Zola influença son oeuvre. Dans la correspondance de Van Gogh, le nom de Zola est cité 91 fois.
Ses romans se retrouvent encore dans un autre tableau : Au Bonheur des Dames dans Nature morte : Trois livres où on peut reconnaitre aussi La Fille Elisa des Goncourt, Les Braves gens de Richepin. Van Gogh l’a peint sur un couvercle d’une boîte de thé japonais.
« Il est intéressant d’entendre Zola parler de l’art; c’est aussi intéressant, par exemple, qu’un portrait brossé par un portraitiste » Vincent Van Gogh
Sources : Archives zoliennes – les amis de Van Gogh