Y’a d’la joie chantait Trenet.. Bonjour, bonjour les hirondelles.. « On appelle » bonheur » un concours de circonstance qui permet la joie. Mais on appelle » joie » cet état de l’être qui n’a besoin de rien pour se sentir heureux » a écrit André Gide.
Que veut dire joie ?
Selon le petit Robert, c’est le sentiment ou l’émotion de base du bonheur. Elle est ressentie comme une satisfaction spirituelle plus ou moins durable qui emplit la conscience, à la différence des satisfactions corporelles qui n’affectent qu’une partie de la conscience.
Platon rapproche la joie de la notion d’enthousiasme de qui contemple le beau.
Contempler la nature, visiter un musée, regarder un enfant qui joue, suivre des yeux Fille-blue eyes, le matin, un bon mot, me transportent de joie. Et parfois, pas de source : C’est une vague qui monte, qui enfle, qui emplit le plexus, envahit tout le thorax, tout le corps pour atteindre un état d’être suprême. Je l’associe à la Joie de Vivre. A quoi bon posséder le monde si la Joie de Vivre n’est pas là ?
Différence entre joie et bonheur
Elle est différente du bonheur. Le bonheur est éphémère, c’est un moment sans souffrance, il dépend trop du monde extérieur. L’autre mais aussi le monde, sont parfois l’obstacle qui risque de le détruire car nous vivons, nous nous autorisons le bonheur lorsqu’ il peut être vécu dans le regard que nous portons sur le monde ou que le monde porte sur nous. Elle est là, elle n’a pas vraiment de cause, elle est sentiment de plénitude.
Elle ne relève ni du pessimisme, ni de l’optimisme. Elle est abstraite, elle est à distance du Moi, elle nécessite d’éliminer tous nos filtres, tous nos préjugés. Elle permet de regarder le monde avec plus d’attention. Le Sage est à la fois non-impliqué et en communion.
Elle n’a rien à voir avec la dérision, l’ironie, le cynisme ou la fausse gaieté de celui qui tente de masquer son malaise- son mal-aise- parce qu’il est peu sûr de lui.
Elle n’explose pas, ne se crie pas, n’est pas exubérante.. Elle résulte de la capacité à dire OUI à l’existence, sans refus, ni aigreur, avec confiance et ouverture intérieure. C’est le résultat du lâcher-prise cher aux philosophies orientales.
Elle est au fond de tous les cœurs, même les plus secs. Ne possédons- nous pas tous en nous, la Nature -du -Bouddha ? Dès que cesse cet acharnement à l’importer de l’extérieur, elle apparaît. Parfois, elle est masquée par quelques fumerolles ou autres bruines : chagrin, inquiétude, colère, jalousie, haine, orgueil.. C’est parce que nous sommes dans le refus de « ce qui est ».
Comment atteindre la joie ?
En découvrant ce qui véritablement nous réjouit ?
Une belle façon de garder notre Joie de Vivre est de prendre conscience de tout ce que la vie nous offre de magnifique, d’en profiter et de tenter de cesser de focusser sur nos manques ou sur ce qui est passé et au contraire de se situer dans « ce qui est », dans le « ici et maintenant ».
Je fais mienne la phrase de Louis Pauwels : « La joie de vivre n‘est pas un but, mais un devoir »
Pour aller + loin: « une vie bouleversée « de Hetty HILLESUM- « le philosophe nu » de Alexandre JOLLIEN