B. la nouvelle compagne d’un ami de passage dans notre mas de villégiature en Provence, me dit tout de go, en voyant mon tapis de yoga :
« J’ai essayé le yoga et je n’ai pas du tout aimé ! »
J’entends souvent cette remarque. Je demande alors ce qu’elle n’a pas aimé et quel type de yoga elle a testé. La jeune femme bredouilla une vague réponse, du style qu’elle avait attrapé un fou rire en pleine séance.
Je trouve que le yoga, benoîtement, invite à une certaine introspection, à faire le point avec sa tenue de postures, apprend à se focaliser sur soi, à renouer avec son corps, à ne pas se comparer, ne pas juger les autres ni se juger, à accepter ses limites, à faire du mieux que l’on peut dans le moment présent, sentir son souffle et l’énergie circuler… et que sa réaction à rire masquait probablement son embarras à se trouver, seule, face à elle. Je reconnais toutefois, que les noms de posture, le vocabulaire peuvent prêter à sourire, les « OM » et « NAMASTÉ » à la fin des pratiques sont étranges pour une première approche et sont à l’origine d’une foultitude d’idées reçues.(1)
B. expliqua malicieusement, que lorsque la prof à la fin de séance leur demanda comment s’était passé cette découverte, l’amie qui l’accompagnait, à sa grande stupéfaction, avait répondu qu’elle avait beaucoup aimé, mais qu’elle fut rassérénée lorsque, dès la porte refermée, elle lui chuchota qu’elle avait dit n’importe quoi, qu’elle non plus n’avait pas aimé. Je me demandais alors si elle s’était posée la question de savoir ce qu’elle aurait pensé si son amie avait été sérieuse ? Le yoga se vit individuellement, que le ressenti de l’un n’est pas celui de l’autre et que dans la plupart des cas, le panurgisme peut être une erreur.
Je ne cherche jamais à convaincre, encore moins à justifier de ma pratique. Et dans le cas présent, puisqu’elle ne me le demandait pas, je n’enchainais pas avec ce que le yoga m’apportait. C’est aussi de la diversité que vient l’enrichissement. Chacun a le choix de rester sur le chemin qui lui convient.
Comment la passion du yoga vous tombe-t-elle dessus ?
Certes, beaucoup de pratiquant(e)s, ont découvert le yoga un peu par hasard, grâce à une amie qui les y a entrainé ou un cours en vacances, à l’université. Et sont tombé(e)s dedans ! La plupart du temps, on n’aborde pas une pratique ou le choix d’un cours ou activité, sans définir ses attentes. « Je veux me muscler. Je cherche à me relaxer. Je veux mincir. Je veux être plus souple. Je veux agir contre le stress ou en finir avec les insomnies. Être à la mode. Envie de nouveauté. Lassitude des salles de sport remplies de bimbo. Rechercher une activité calme sans techno » Toutes les motivations sont, au départ, les bonnes.
Cependant, le yoga n’est pas une gymnastique, même si certains peuvent le prendre ainsi et que indéniablement, il a un impact sur la musculature.
Ensuite, il faut choisir sa pratique. Beaucoup ignore qu’il y a plusieurs sortes de yoga : L’éventail est large entre un yoga très doux, statique et un yoga très tonique : ashtanga, très physique est un yoga de la force avec des exercices physiquement exigeants, Bikram, une pratique dans des conditions de chaleur extrême, Iyengar insiste sur la précision et le perfectionnement des techniques, Yoga Nidra, véritable travail sur la conscience, afin de se rapprocher d’une méditation intense, Kripalu est une forme de Hatha yoga mettant l’accent sur le respect de la sagesse du corps, yoga égyptien, yoga tibétain, Sivananda, regroupe des exercices de respiration et de relaxation ainsi que des poses classiques, Viniyoga est très doux, accorde beaucoup d’importance à la respiration et à la coordination entre mouvement et respiration.. (2) Si le cœur vous en dit, Elleadore a concocté un petit test amusant et sans prétention, pour affiner et orienter le choix. Forcement, il est nécessaire de faire des essais à différents cours afin de se faire sa propre idée et oser interpeller les professeur(e)s afin qu’il/elles présentent la philosophie et les bienfaits de chaque pratique. YUJ aussi fait le point sur ses choix : quel yogi êtes-vous ?
La pratique est le résultat d’une étrange alchimie entre sa propre personnalité et celle du professeur, son sexe, ainsi que de son expérience, de l’endroit, de l’ambiance.
D’où l’intérêt de s’essayer dans plusieurs centres afin de trouver celui qui est en accord avec soi, qui résonne en soi et laisser aller ce qui nous déplaît. Se faire sa propre opinion, ne pas aller forcément là où on nous dit d’aller. Je vous souhaite un joli coup de cœur.
Et si comme B., vous n’aimez pas le yoga, lisez l’article de Pascale Dufresne, chroniqueuse, coach et ambassadrice Lolë, vous avez effectivement au moins 10 bonnes raisons de ne pas aimer 😉
Namasté.
(1) Une chronique est en gestation sur le sujet (2) Quel yoga choisir : par la Fédération de yoga canadienne -Lire aussi, l’excellent article de YUG
Dessin/illustration de Eloyoga – Illustration extraite du YOGA DES PARESSEUSES – Ilustration
Top ton article ! Merci de nous avoir cité.
J’ai juste une petite remarque, c’est trois fois rien, le nom de la marque c’est YUJ pas YUG (la petite faute de frappe venue s’inscruter) ^^
Belle journée
Oulala.. merci, je corrige immédiatement . Belle journée
Merci pour la mention!
Ce que tu dis est très juste. Il est difficile de dire qu’on aime ou on aime pas le yoga après une seule fois, car il y a plusieurs styles de yoga ainsi que des tonnes d’enseignant. Souvent on connecte à prime abord avec l’humain qui nous guide dans notre pratique. Le yoga est outil de développement de soi très puissant. Ce qui se passe sur notre tapis se passe aussi dans la vie. Si quelqu’un n’aime pas le yoga, c’est une occasion extraordinaire de se poser des questions sur ce qui s’est passé en elle lors de cette expérience et de son attitude en général lorsqu’elle vit de nouvelles expériences. Il y a toujours quelque chose à apprendre sur soi au yoga, si on en a le désir.. 🙂
Bref, merci!!!
Merci Pascale, la rencontre avec le yoga est aussi celle avec l’enseignant. A très vite.Pascale LK